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" Vous devez être le changement
que vous souhaitez voir dans le monde. "
Gandhi
Des défis sociaux et environnementaux majeurs se posent aujourd'hui à l'humanité. Or le modèle économique actuel s'avère peu adapté à relever ces défis. De plus en plus de monde le reconnait, néanmoins ce modèle est toujours considéré comme une nécessité incontournable. Pourtant un autre fonctionnement est possible.

Quel est le but de l'économie ?

En toute logique, on peut dire que le but de l'économie est de permettre aux hommes de subvenir à leurs besoins.
En vertu d'un principe d'équité et de justice, l'économie devrait assurer un bien-être matériel minimum à l'ensemble de l'humanité.
Idéalement, les besoins " de base " devraient être satisfaits pour tous les habitants de la Terre : se nourrir, se loger, se vêtir, se chauffer, se soigner, avoir accès à l'éducation et à l'information…
Force est de constater que nous sommes aujourd'hui loin de cet objectif.

La situation actuelle

Des inégalités creusées par une compétition exacerbée

L'économie mondialisée induit une compétition intense à tous les niveaux : entre les individus, entre les entreprises et entre les états. Cette compétition creuse des inégalités croissantes au sein d'un même pays ainsi qu'entre les pays pauvres et les pays riches.

La pauvreté affecte aujourd'hui près de la moitié de la population mondiale. Trois milliards d'êtres humains vivent avec moins de 2 dollars par jour et un tiers d'entre eux ne disposent que d'un dollar pour survivre.
Source : Bureau international du travail - juillet 2003

Les ressources naturelles sont accaparées par les pays riches : 80% des ressources naturelles sont consommées par 20% de la population mondiale.

La compétition inhérente au modèle libéral maintient les pays en développement dans leur condition précaire. La règle du libre échange, l'absence de protection pour les économies les plus faibles imposent aux pays en développement une concurrence déloyale. L'agriculture des pays en développement ne peut être compétitive face à l'agriculture fortement subventionnée des Etats Unis et de l'Europe. Les pays en développement sont, de plus, étranglés par la dette qu'ils ont contractée envers les pays riches.

Selon le président de la Banque Mondiale, le monde dépense chaque année 900 milliards de dollars pour la défense et les pays riches dépensent 300 milliards de dollars de subventions pour leurs agriculteurs, alors qu'ils consacrent moins de 60 milliards de dollars à l'aide aux pays pauvres.
En même temps, l'ensemble des pays en développement a remboursé en 2002 un total de 343 milliards de dollars pour le remboursement de la dette.

Un modèle productiviste

Le modèle capitaliste est avant tout un modèle productiviste : il faut produire, peu importe si la quantité de biens produits est en adéquation avec les besoins réels de l'humanité. C'est l'impératif de la " croissance " : pour que cette économie fonctionne, il faut chaque année produire davantage. Or nous vivons dans un monde dans lequel les ressources en matières premières sont limitées. Le dogme de la croissance est donc une véritable aberration. Il fait que le système se rapproche de sa propre fin de plus en plus vite.
Les biens produits ne profitent même pas à ceux qui en ont le plus besoin. Les pays en développement n'intéressent pas les entreprises, puisque leur population est incapable de se payer leurs produits. Quant aux pays développés, les débouchés pour les produits de consommation sont rares, puisque les ménages ont un taux d'équipement très élevé pour les principaux biens de consommation. D'où une compétition acharnée entre les entreprises pour gagner des parts de marché.
Poussant sa logique jusqu'au bout, ce modèle en arrive à des pratiques absurdes, comme celle de créer sans cesse des produits " nouveaux " à l'utilité souvent douteuse, et à en générer la demande à grands coups de publicité et de marketing.

L'épuisement des ressources

Le modèle productiviste est excessivement consommateur en énergie et en ressources naturelles. Si on tient compte d'un rythme de croissance de 2% par an, l'épuisement des ressources en énergie fossile (pétrole, gaz, charbon), est prévu entre 2050 (fin des ressources prouvées) et 2100 (fin des ressources supposées). (Source : J.M Jancovici www.manicore.com ).
Il est évident que la nature même du modèle productiviste, basé sur la croissance, est incompatible avec la raréfaction des ressources énergétiques.

D'ici 50 à 100 ans, donc, les énergies fossiles seront épuisées. Les industries (comme la chimie) utilisant le pétrole comme matière première auront quasiment disparues. Espérons au passage que l'épuisement des ressources fossiles n'aura pas conduit à des conflits armés, ce dont on peut en douter vu la politique des Etats Unis qui n'ont pas hésité à mener une guerre en Irak pour garantir son accès aux réserves pétrolières de ce pays.
Il faudrait commencer dès maintenant à arrêter le gaspillage de ces énergies dans l'industrie (surproduction entretenue par la publicité) et dans les transports (exemple : croissance du transport aérien : + 10% par an). Il faudra de plus en plus réserver leur consommation aux applications les plus importantes pour l'homme.
Les énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique, géothermie) ne pourront pas assurer un approvisionnement comparable. Seule l'énergie nucléaire permet une production abondante d'électricité pour des milliers d'années (dans le cas de la surgénération), mais il se pose la question des déchets, et de la sécurité dans les zones instables politiquement.

Le réchauffement climatique

Par ailleurs, les problèmes de pollution soulevés par cette économie énergivore menacent de rompre l'équilibre écologique de la planète. L'un des principaux problèmes étant le réchauffement climatique dû aux gaz à effet de serre.

Un groupe de scientifiques internationaux (GIEC) a montré que pour stabiliser la concentration de CO2 dans l'atmosphère (c'est à dire pour stabiliser la perturbation du climat liée à l'activité humaine), il faut que les émissions mondiales de CO2, en augmentation constante depuis l'après guerre, repassent sous les 3 gigatonnes d'équivalent carbone par an soit, au plus, 50% des émissions de 1990.

Sur la base d'une répartition équitable de ces 3 gigatonnes pour 6 milliards d'habitant, chaque terrien aurait " droit " à 500 kg de carbone par an. Cela représente :
- 8% de ses émissions actuelles si il est américain (base 1998)
- 15% de ses émissions actuelles si il est allemand ou danois
- 20% de ses émissions actuelles si il est anglais
- 22% de ses émissions actuelles si il est français
- 28% de ses émissions actuelles si il est portugais
- 50% de ses émissions actuelles si il est mexicain
- mais 120% de ses émissions actuelles si il habite l'Inde

(Extrait du site : www.manicore.com )

Un français devra donc diminuer ses émissions par 4 et un américain par 10 !
C'est donc un vrai changement de mode de vie dans les pays développés qui sera nécessaire si l'on veut limiter les impacts des chocs énergétiques et climatiques dans les décennies à venir. Pour diviser la consommation d'énergie de 50% en 20 ans, il faudrait la réduire de 3,5% par an, ce qui n'est pas hors de portée.

Cela est en revanche antagoniste avec l'objectif de perpétuelle croissance du modèle capitaliste.

Il est nécessaire, contrairement aux encouragements à consommer de la part de nos responsables politiques, de restreindre notre consommation en produits manufacturés, en transport, en énergie. Bref, de promouvoir la décroissance dans les économies développées.
C'est en cela différent du concept de développement durable, pour lequel la croissance économique fait toujours partie des fondamentaux.

Quel modèle proposer ?

Nous cherchons ici à définir les caractéristiques d'un modèle économique et politique, qui réponde mieux aux principes d'équité, d'écologie, de sauvegarde des ressources naturelles et de bien-être social.

Garantir l'équité

Il n'y aura pas de paix dans le monde sans justice, ni de justice sans partage.

Il faudra faire converger le niveau de vie des pays riches et celui des pays pauvres, vers un objectif qui reste à préciser, mais qui permette au moins la satisfaction des besoins élémentaires de tous ainsi que la sauvegarde des ressources naturelles.

Permettre à chacun de subvenir à ses besoins élémentaires.

Si l'on prend l'exemple de l'alimentation, le monde produit aujourd'hui assez d'aliments pour nourrir les 6 milliards d'habitants de la planète. (Mais pour que cette situation perdure, il sera nécessaire de contrôler la croissance démographique mondiale actuelle).

Ajuster la quantité de biens produits aux besoins réels des consommateurs.

Il faudra arrêter la surproduction et produire le juste nécessaire qui permette aux habitants de la planète de subvenir à leurs besoins. Il faudra supprimer la publicité et optimiser la durabilité des biens de consommation, au contraire de l'obsolescence programmée. On devra développer le principe de généricité dans tous les biens de consommation courants (à l'instar des médicaments génériques).

Ajuster la rémunération à la quantité de biens produits. Diminuer les écarts de rémunération.

La rémunération allouée à la population sera ajustée à la quantité de biens disponibles sur le marché. Pour garantir l'équité, les écarts de rémunération seront plus faibles, mais ils subsisteront en faveur des métiers à forte utilité collective, ou à forte pénibilité (physique ou morale).

Restreindre au juste nécessaire les échanges en rapprochant les lieux de production des lieux de consommation.

Importer en France des cerises du Chili ou du poisson de Nouvelle Zélande n'a aucun sens en terme d'économies d'énergie et d'émissions polluantes.
Les avions nécessaires pour le transport aggravent l'effet de serre. En revanche, les flux internationaux devront être consacrés au partage équitable des ressources : il sera nécessaire par exemple de mettre en place des flux de produits agricoles, depuis les pays à terres arables nombreuses, vers les pays à terres arables peu nombreuses. Ou encore, des produits industriels complexes qu'il serait trop coûteux de produire localement.
Enfin cela permettra de préserver la diversité des traditions culturelles, de production et de consommation des pays.